Il est où le bonheur, il est où …


« La vie, telle qu’elle nous est imposée est trop dure pour nous, elle nous apporte trop de douleurs, de déceptions, de tâches insolubles. » (1)

Comment chaque individu va t-il se positionner face à cette maxime ?

Quelle invention singulière le sujet va t-il mettre en place pour approcher le bonheur ?

Freud développe trois sortes de remèdes sédatifs permettant à l’individu de se protéger contre la douleur de vivre :

  • Opérer une diversion, par exemple une intense activité scientifique, professionnelle ou sportive fera office de pare-feu contre l’oisiveté et l’ennui, temps ou le sujet se retrouve face à lui même, à ses choix, ses désirs et sa quête de bonheur.
  • Mettre en place des satisfactions substitutives, par exemple l’art en tant qu’illusion au regard de la réalité, c’est l’art qui transporte le spectateur dans un autre monde irréel ou la religion qui répond à la question de la finalité de la vie au niveau groupal c’est à dire le bonheur pour tous au delà de la mort, promesse qui écarte la dimension de la finalité de la vie propre à chacun et le questionnement personnel qui en découle.
  • Consommer des stupéfiants est pour Freud la méthode la plus « grossière mais aussi la plus efficace » (2) L’action des méthodes chimiques, l’intoxication dans le combat pour le bonheur permet de trouver refuge dans un monde à soi offrant des conditions de sensations meilleures.

L’aspiration au bonheur comme finalité et dessein de la vie résulterait de deux tendances : l’une positive, qui vise à ce que soient absents la douleur et le déplaisir et l’autre négative visant à ce que soient vécu de forts sentiments de plaisirs.

Que propose la psychanalyse ? Qu’entend-on par guérison ? Est-ce le bonheur ?

Le bonheur est un point de fuite à atteindre, la psychanalyse ne promet pas le bonheur pas plus qu’une jouissance qui serait celle qu’il faut et en aucun cas ne vise à ramener le sujet à une supposée normalité ou à une sagesse.

Le sujet franchit la porte de l’analyste avec son symptôme, il en ressortira guérit, c’est à dire qu’il aura abandonné la souffrance et la jouissance inconsciente qui y était attachée. Porté par son désir, l’analysant aura acquis la liberté de se décider pour faire un choix, un choix qui lui est propre.

La psychanalyse ne promet donc pas le bonheur mais elle permet de trouver ou retrouver la capacité d’agir et d’avancer, l’acquisition d’un savoir faire autrement. Pour J.LACAN « le savoir y faire avec son symptôme » est un effet de la cure.

  1. FREUD, Le malaise dans la culture, Puf, p.17
  2. Idem, p.20

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